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Retraite des femmes : découvrez les vraies raisons d’un débat explosif

par Ange Olivier
11 juin 2025 à 15:02
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Retraite des femmes : le débat s’intensifie entre syndicats et patronat. Découvrez les propositions pour corriger les inégalités

Alors que la réforme des retraites fait toujours grincer des dents, un sujet suscite aujourd’hui un vif intérêt, la retraite des mères de famille. Des propositions inattendues, des négociations tendues et des pistes sérieuses émergent pour corriger les injustices subies par des millions de femmes. Ce que vous allez lire pourrait bien changer votre vision de la retraite…

Pourquoi les femmes sont les grandes perdantes de la réforme de 2023

La réforme des retraites de 2023, qui a repoussé l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, a bouleversé les plans de milliers de mères de famille. Ces dernières, qui pouvaient auparavant partir plus tôt grâce aux trimestres de maternité, se retrouvent piégées par les nouvelles règles. En moyenne, 100 000 femmes par génération seraient désormais désavantagées.

Ce recul de l’âge légal empêche bon nombre d’entre elles de profiter pleinement des 8 trimestres par enfant accordés dans le régime général. Résultat, une injustice profonde, vécue comme une double peine par les femmes ayant interrompu leur carrière pour élever des enfants.

Des pistes pour améliorer les pensions des mères de famille

Face à cette situation, le Medef a surpris en proposant une révision du mode de calcul des pensions. Il envisage de ne plus se baser sur les 25 meilleures années de carrière, mais sur 23 ou 24 années, ce qui augmenterait mécaniquement le montant des pensions pour de nombreuses femmes.

Cette avancée est saluée avec prudence par les syndicats, bien que certains s’inquiètent de son financement. En contrepartie, le Medef propose de supprimer la surcote parentale instaurée par la réforme de 2023. Une mesure qui ne fait pas l’unanimité.

Par ailleurs, la CFE-CGC pousse pour étendre la surcote dès 62 ans, permettant un bonus allant jusqu’à 10 % pour les mères ayant cotisé au-delà des seuils requis. Une mesure qui profiterait à près de 30 % des femmes selon les générations, avec un gain moyen estimé à 1 % de la pension.

Usure professionnelle : vers une retraite anticipée pour les métiers pénibles

Le travail pénible reste un autre sujet sensible. Le Medef s’est dit prêt à revoir le compte professionnel de prévention, en y intégrant des critères tels que les charges lourdes, les postures pénibles ou les vibrations mécaniques.

Il propose aussi de réduire l’âge de départ à 61 ans pour les personnes déclarées inaptes ou invalides. Une avancée majeure, car actuellement, ces personnes doivent attendre 62 ans pour liquider leur retraite.

Un consensus encore fragile malgré des avancées concrètes

Malgré ces propositions, les tensions restent vives au sein du conclave. Le Medef reste ferme sur le maintien de l’âge légal à 64 ans, tandis que des syndicats comme la CFDT ou la CFTC demandent un retour à 62 ans. Pour eux, la pénibilité et la maternité doivent être pleinement reconnues dans le calcul des droits à la retraite.

Le risque, désormais, est que ces avancées ciblées sur les femmes ne suffisent pas à calmer la grogne générale. Si des compromis sont possibles, l’absence d’accord global pourrait faire exploser les négociations avant la date butoir du 17 juin.

Un enjeu crucial pour l’équilibre du système à long terme

Selon un rapport préliminaire du Conseil d’orientation des retraites (COR), le système pourrait afficher un déficit de 6,6 milliards d’euros à l’horizon 2030 si rien n’est fait. L’une des pistes évoquées serait d’augmenter progressivement l’âge légal à 66,5 ans d'ici à 2070. Mais cette perspective provoque déjà une levée de boucliers chez les syndicats, qui y voient une provocation inutile. Pour eux, la priorité doit être donnée à des mesures sociales concrètes, notamment en faveur des femmes et des carrières longues ou difficiles.