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Nouvelle crise institutionnelle : L’équation politique impossible d’Emmanuel Macron pour Matignon

par Ange Olivier
9 décembre 2024 à 13:00
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Emmanuel Macron doit résoudre une équation politique complexe pour désigner un nouveau Premier ministre capable de stabiliser un paysage parlementaire fracturé.

Après la démission de Michel Barnier, Emmanuel Macron reprend ses consultations avec les forces politiques de gauche et indépendantes. Mais peut-il vraiment trouver une solution dans un paysage fracturé ?

Un jeu de pistes au sommet de l'état

Depuis quatre jours, l’Élysée est en effervescence. Après la chute de Michel Barnier, le président de la République s’active pour désigner un nouveau premier ministre capable de stabiliser une majorité introuvable. Ce lundi, trois rendez-vous cruciaux sont au programme, les écologistes, conduits par Marine Tondelier, les communistes, emmenés par Fabien Roussel, et le groupe indépendant LIOT.

Ces rencontres, symboliques ou productives, suscitent déjà des tensions. À gauche, les socialistes se montrent ouverts à un compromis, mais leurs alliés insoumis dénoncent ce qu’ils perçoivent comme une trahison. Quant à la droite et au centre, chacun avance ses conditions, souvent incompatibles.

Une stratégie d'accord de non-censure

Le pari d’Emmanuel Macron ? Réunir les groupes parlementaires autour d’un accord de non-censure. L’objectif est d'éviter une nouvelle crise institutionnelle en obtenant une majorité non hostile, notamment pour voter le budget 2025. Mais les calculs sont complexes. Entre les lignes rouges des écologistes, les demandes des communistes et les exigences des socialistes, la tâche semble titanesque.

Dans cette cacophonie, quelques noms émergent pour Matignon. François Bayrou, le fidèle allié du président, joue la carte de l’homme providentiel, tandis que Bernard Cazeneuve incarne une option à gauche. Mais ces choix divisent profondément leurs camps respectifs.

La gauche fracturée face au dilemme macroniste

La proposition d’Emmanuel Macron de s'appuyer sur la gauche modérée provoque une crise ouverte. Les insoumis ont catégoriquement refusé de se rendre à l’Élysée, dénonçant une tentative de fracturer l’union de la gauche. Mathilde Panot, cheffe de file LFI, a martelé qu’il n’y aurait « aucun compromis » avec la politique économique du gouvernement.

Dans ce contexte, Jean-Luc Mélenchon s'est montré acerbe, avertissant que toute alliance entre socialistes et macronistes signerait la fin du Nouveau Front populaire. Une posture qui laisse le président isolé, entre une droite réticente et une gauche méfiante.

Et maintenant ?

Malgré l’urgence, Emmanuel Macron semble déterminé à garder la main. Si certains proches espèrent une annonce rapide dès ce mardi, le souvenir des 51 jours nécessaires pour désigner Michel Barnier cet été rappelle que rien n’est joué.

Dans l’ombre de ces tractations, le Rassemblement national observe. Marine Le Pen et Jordan Bardella, écartés des consultations, exigent déjà un dialogue direct avec le futur premier ministre. Une manière habile de rappeler qu'ils représentent une force incontournable.

La politique française entre dans une zone de turbulences où chaque décision pourrait bien redessiner durablement les équilibres institutionnels. Si l’enjeu est d’éviter une crise immédiate, la solution choisie par Macron devra également préparer l’avenir. Reste à voir si l’Élysée peut encore surprendre, ou si cette quête d’union nationale ne sera qu’un leurre.